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Peux-tu nous parler de ton parcours ?
J’ai démarré ma carrière chez Bouygues en 1990. Je suis arrivé dans l’entreprise sans diplôme, j’avais fait une école du bâtiment. J’ai commencé manœuvre. A l’époque il y avait eu une campagne pour les jeunes bâtisseurs, c’est comme ça que j’ai été recruté. A l’issue de cette formation de « jeunes bâtisseurs », on pouvait prétendre à un diplôme d’état et c’est comme ça que j’ai obtenu mon CAP en 1991. J’ai ensuite poursuivi et je suis devenu coffreur boiseur, puis j’ai fait du traçage. Au début, j’ai fait toutes les taches qu’on donne à un compagnon débutant, y compris le balai et le marteau piqueur ! Ça fait partie de l’apprentissage, il faut passer par là pour évoluer.
Pendant 10 ans, j’étais affecté aux Ouvrages Fonctionnels. J’ai pu participer à des chantiers incroyables, emblématiques, par exemple le musée du Louvre, la Bibliothèque nationale de France, le Stade de France, le Palais des Congrès à Porte Maillot, Cœur Défense etc… C’est une vraie fierté d’avoir participé à la construction de tels ouvrages. Quand je passe devant aujourd’hui je me dis que je suis fier d’avoir apporté ma pierre à l’édifice !
Quelques années plus tard, je suis devenu corvoyeur au sein du SAV de l’Habitat, c’est-à-dire que je réalisais l’ensemble des tâches tout corps d’état avant la livraison (sauf CET). A l’époque chaque compagnon avait son métier d’origine, moi j’étais corvoyeur donc polyvalent, mais il y avait des plâtriers, des coffreurs, briqueteurs, bardeurs. C’est là qu’on voit que les compagnons sont montés en compétences ces dernières années et sont devenus polyvalents. Ils touchent désormais à tout pour la plupart.
En 2008, ma carrière a pris un tournant puisque je suis devenu Compagnon du Minorange. Quand on m’a appris que je devenais Minorange, c’est comme si on m’avait appelé pour jouer au sein de l’équipe nationale de football ! J’ai ressenti la même émotion. C’était une grande fierté. C’est d’ailleurs la plus belle chose qui me soit arrivée professionnellement.
En 2012, je suis devenu membre du bureau puis vice-président pendant 6 ans.
Passer Secrétaire de l’Ordre des Compagnons du Minorange cette année, je ne m’y attendais pas ! Pour ne rien vous cacher, les premières semaines, je n’ai pas beaucoup dormi ! C’est quelque chose de symbolique mais c’est aussi très emblématique et j’ai beaucoup de challenges à relever.
En tant que Secrétaire de l’Ordre des Compagnons du Minorange, peux-tu nous en dire plus sur tes nouvelles missions ? Quelles sont tes ambitions pour l’Ordre ?
Il n’y a pas une liste de missions préétablie, c’est à moi de me projeter vers l’avenir et décliner des actions, des priorités, fixer un cap.
Nous allons travailler principalement sur 4 thématiques stratégiques :
- Le recrutement : nous allons développer nos interventions dans les écoles, collèges, lycées mais également développer notre présence sur les supports de communication du Groupe pour être plus visibles en externe et attractifs auprès de nos publics cibles.
- Le bas carbone et l’environnement : c’est un enjeu majeur dans le secteur du BTP et les Compagnons du Minorange doivent s’emparer du sujet. Tri des déchets, économie circulaire, béton bas carbone, construction bois, industrialisation et hors-site… autant de thématiques passionnantes sur lesquelles je souhaite que l’on avance.
- L’innovation : je souhaite que nous soyons acteurs et précurseurs en testant de nouveaux matériels et matériaux, en étant force de proposition sur le terrain.
- La formation et la polyvalence des métiers : c’est crucial ! J’en parlais plus haut, le métier de compagnon a fortement évolué ces dernières années et ça continue. Comment on accompagne ces évolutions ? Comment on forme nos équipes et quel rôle pour le Minorange ?
Je souhaite également qu’entre les compagnons et la Maîtrise, il y ait un vrai lien de confiance. Je pense qu’il faut redéfinir les places de chacun et notamment celle du Compagnon du Minorange en tant que relai de la Maîtrise et de l’encadrement.
Pour mettre en place toute cette stratégie, je ne souhaite pas agir seul, chacun a un rôle à jouer et je souhaite que tous les Compagnons du Minorange soient impliqués. Je prévois donc de faire des groupes de travail pour améliorer certains dysfonctionnements et travailler sur le leadership sécurité.
Mon objectif : que le Minorange soit un acteur clé sur le terrain et qu’il soit valorisé et reconnu à sa juste valeur.
Un conseil pour les compagnons qui veulent devenir Minorange ?
Il faut y croire et ne rien lâcher ! Fixez-vous cet objectif et mettez tout en œuvre pour le devenir : soyez moteur, ayez un esprit d’équipe, respectez les gens, apprenez et transmettez chaque jour. La clé, c’est la motivation. Celui qui y croit y arrivera, j’en suis convaincu.
