Au sein du comité RSE de Bouygues Bâtiment France Europe, Stéphanie Barrault, Bouygues Bâtiment Grand Ouest, assure le pilotage des sujets liés à l’économie circulaire et Romain Bonnet, Bouygues Bâtiment France Europe, a pour mission d’accompagner la transformation bas carbone.
Deux thématiques intimement liées qui participent à la mutation de notre modèle. Ils nous en parlent…
1. Le # que tu préfères utiliser ?
Stéphanie :
#Collaboratif parce que sans collaboration autour du sujet de l’économie circulaire, nous n’y arriverons pas… ou de manière parcellaire.
Romain :
#Résilient parce que je porte le sujet du carbone depuis un certain temps, bien avant que cela ne devienne une priorité pour l’entreprise. Il a fallu faire preuve de patience et d’adaptation afin de faire progresser le sujet dans le groupe.
2. C’est quoi ton job ?
Stéphanie :
J’ai la chance de porter l’économie circulaire au sein de Bouygues Bâtiment France Europe. Cela signifie que je travaille avec toutes les entités de Bouygues Bâtiment France Europe pour réduire notre empreinte matière : réduire les déchets, mais aussi anticiper les besoins des usagers, l’adaptabilité des bâtiments, l’écoconception, les matériaux biosourcés, le réemploi, etc. Mon objectif n’est pas d’imposer d’autres outils à nos collaborateurs, mais d’intégrer ces solutions dans leurs outils afin qu’ils les utilisent… et que cela devienne leur ADN !
Cela fait écho avec mon autre mission, qui est le pilotage du projet R&D de Bouygues Construction, CDE (Circular Design Experience), c’est-à-dire la conception d’un bâtiment à Economie Circulaire.
Toutes mes missions convergent pour que nous restions le leader de la construction durable.
Romain:
Après 10 ans passés au pôle Eco-conception de Bouygues Construction, je rejoins aujourd’hui l’équipe RSE de Bouygues Bâtiment France Europe avec la mission de piloter la transformation carbone de l’entreprise. Il s’agit de travailler avec les unités opérationnelles afin que le critère carbone soit ancré dans nos pratiques. Concrètement, l’objectif est de sortir du reporting pur sur le sujet, et d’aller plus loin, en se fixant des objectifs à court et moyen terme, en mettant en place des plans d’actions, et en définissant des indicateurs de performance permettant un réel pilotage de la transformation carbone. Egalement, je peux apporter mon expertise acquise sur l’empreinte environnementale des projets en conseillant les équipes commerciales, achats et travaux sur le volet carbone de leurs projets. Pour les ingénieries, je vais continuer d’apporter de nouveaux éléments issus de la veille et de travaux de recherche, afin qu’elles continuent à monter en compétences, notamment sur la nouvelle réglementation Réglementation Environnementale 2020 (RE 2020).
3. Quels sont tes principaux enjeux ?
Stéphanie :
Les principaux enjeux sont : environnemental, business et réglementaire.
- Environnemental : parce que nous sommes sur une planète finie et que l’impact de nos activités engendre des dérèglements.
- Business : parce que, au vu de nos expériences, les clients sont demandeurs et que l’impact financier est déjà prometteur sur un certains nombres de tests réalisés.
- Réglementaire : parce que la législation est en train de se mettre en mouvement, donc, nous positionner dès maintenant, c’est être en avance de phase.
Romain :
Pour compléter les propos de Stéphanie, je dirais que nous avons deux enjeux majeurs dans l’entreprise. D’une part, acquérir une « culture carbone », dans l’ensemble de nos métiers. L’expertise est bien là, notamment au travers du Pôle Technique Eco-conception, regroupant les experts de chaque Unité Opérationnelle. Mais il faut réussir à sortir le sujet carbone du rôle d’expert pour que chaque collaborateur devienne un ambassadeur de la transition carbone. Les Etats Généraux du Carbone qui démarreront fin septembre, seront la première étape de ce plan de sensibilisation et de formation.
L’autre enjeu est plus « terre à terre ». Il s’agit de préparer BBFE à l’arrivée de la nouvelle réglementation RE 2020 qui va, pour la première fois, intégrer un critère carbone sur les consommations d’énergie ET sur les matériaux mis en œuvre lors de la construction du bâtiment. Cela va avoir des impacts sur tous nos métiers.
4. Economie circulaire et transition carbone, finalement c’est un seul et même sujet ?
Stéphanie :
Eco-conception, valorisation des produits et des déchets, circuits courts : l’économie circulaire optimise l’efficacité en réduisant l’impact environnemental. Quand on fait de l’économie circulaire, le leitmotiv est : faire avec moins de matière, mais mieux ! Donc, quand je déconstruis mon bâtiment et que je fais du réemploi, je n’ai pas besoin de produire de nouveaux matériaux, je n’ai pas besoin de recouler du béton, etc. Je consomme moins de matières et donc j’émets moins de carbone.
L’année dernière, avec l’équipe Circular Design Experience, nous avons prouvé que dans 95% des cas, le carbone, le biosourcé et l’économie circulaire sont corrélés.
Donc, les démarches que nous portons avec Romain sont en parfaite cohérence !
Romain :
Quand on réfléchit « empreinte carbone », on réfléchit en fait « empreinte matière ». Les émissions de CO2 d’une activité sont directement liées à la quantité de matières utilisée, et la quantité d’énergie nécessaire à la transformation de cette matière en produit fini. Donc in fine, consommer moins et mieux la matière, c’est réduire son empreinte carbone. Les 2 approches sont donc totalement en phase et doivent donc s’intégrer dans nos processus métier. C’est le but de nos missions avec Stéphanie.
5. Nous sommes en 2030, à quoi ressemble l’entreprise selon toi ?
Stéphanie :
J’imagine que l’entreprise aura su démontrer et imposer qu’elle est le leader de la construction durable. Donc, en 2030, je dirais que Bouygues Bâtiment France Europe est maintenant autonome en ressources primaires et n’a plus besoin de prélever des stocks miniers et s’approvisionne en ressources responsables (exemple : le bois). Elle est ancrée dans chacun de ses territoires et les usagers sont ravis !
Romain :
J’espère que Bouygues Bâtiment France Europe sera une entreprise qui intègre le critère carbone à TOUS les niveaux, reconnue comme un leader et un expert de la construction bas carbone, proposant des produits et services en phase avec les attentes de nos clients et utilisateurs. Mais aussi une entreprise qui fait le choix de réduire son empreinte carbone au-delà de l’acte de construire : nouveaux sièges, mobilité, télétravail, etc. J’espère aussi que nous porterons un concept de bâtiment neutre en carbone sur l’ensemble de son cycle de vie, à l’image du projet de bâtiment autonome ABC (Autonomous Building for Citizen) qui se concrétise aujourd’hui, après avoir été développé par la R&D de Bouygues Construction.
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